La fin de l’histoire n’aura pas lieu // [The end of history will not take place]

Abstract
« La fin de l’histoire » selon Francis Fukuyama ne doit pas s’entendre au sens d’une fin des événements. Pour le philosophe du Département d’État américain, c’est là bien plutôt l’avènement d’un idéal régulateur, le capitalisme libéral en démocratie, auquel on ne saurait plus guère penser d’alternative. Le point de vue est radicalement antimarxiste, posthégélien, idéaliste ; il consacre le triomphalisme du néolibéralisme comme pensée unique. La réception de l’essai est nuancée, car certains commentateurs, notamment chez les conservateurs, opposent Huntington à Fukuyama. Les historien(ne)s hésitent pour leur part à entrer dans le débat. In fine, c’est Jacques Derrida qui déconstruit le mieux le récit de Fukuyama et propose une tout autre vision de l’histoire, ouverte et révolutionnaire.