Histoire, mémoire et oubli pour un autre régime d'historicité

Abstract
Cette réflexion, enracinée dans l’historiographie de la Révolution et de la guerre de Vendée veut montrer comment Histoire, Mémoire et Oubli s’articulent comme pratiques du Passé. Histoire et Mémoire peuvent apparaître comme des «sœurs siamoises » aux objectifs et aux méthodes apparemment opposées, l’une tournée vers l’universel et l’usage de la raison critique, l’autre vivant de la conservation communautaire et de l’adhésion identitaire; mais toutes deux demeurant indissociables et dépendantes l’une de l’autre, au travers de l’historiographie, de la constitution des écoles historiques, et de la tenue de récits. Il n’y a pas à chercher à classer l’Histoire ou la Mémoire l’une par rapport à l’autre, mais à faire que chacune tienne sa place, en tant que pratiques sociales, dans le processus de compréhension du passé. Dans ce jeu social, l’Oubli est en quelque sorte l’horizon de ces deux pratiques, travaillant l’Histoire et la Mémoire, à l’occasion de ces passés qui ne veulent pas passer, et le mot désignant alors l’incorporation des enseignements de l’histoire dans les couches de la mémoire sociale profondes.