Terminer la Révolution française, en finir avec la révolution // [Closing the French revolution, ending the revolution]

Abstract
La fin de l’histoire dans la période révolutionnaire prend trois formes de gestion des émotions disruptives, celles qui produisent des secousses, des turbulences, voire des événements. Le déni de ces émotions accompagne la volonté d’interrompre un mouvement de libération. Le désir de justice doit alors être forclos par la répression, la peur et l’oubli. C’est ce qu’on peut observer après la fuite du roi en 1791. La volonté de produire une symbolique nouvelle conduit à vouloir que l’expression obligatoire des sentiments soit la nouvelle main invisible. Les institutions civiles fabriqueraient une hégémonie culturelle. Ce rêve d’une société qui n’aurait plus besoin d’être gouvernée a surgi au printemps de l’an II (1794). À défaut, en 1798, il s’agit de gouverner les émotions des gouvernants en faisant en sorte que leur intérêt particulier de propriétaires les pousse à vouloir la stabilité du régime. Là s’achève l’adéquation entre les noms de République, de démocratie et de gouvernement populaire, qui reposait non sur la propriété, mais sur l’égalité des cœurs et des intelligences.